On en parle dans des groupes de réseaux sociaux exclusivement réservés aux femmes. On en trouve aussi dans nos marchés. Ils promettent une vie sexuelle épanouie à leurs utilisateurs. On les appelle «secrets de femmes”, mais il y en a qui sont destinés aux hommes. Même si les personnes qui les commercialisent ne veulent pas trop s’exprimer sur ces articles, des médecins ont bien voulu prévenir les jeunes sur les dangers de ces produits miracle.
« Scorpion », « Miel magique», « Serrer»,« Cristaux de menthe», « Feuilles de djeka », «Magique», « Petit-bandit»,« Clé de villa», voici les noms commerciaux que ces “secrets de femmes” portent. Ils sont connus de beaucoup de personnes.
A Ja rencontre des “secrets de femmes”
C’est par l’entremise d’une de ses clientes que nous avons rencontré Alimata dans sa boutique de «secrets de femme» bien achalandée. Pour elle, ces produits aident les femmes à maintenir leur foyer, à avoir une vie sexuelle épanouie, à être au centre de l’attention de leurs époux, à accentuer l’amour de leur conjoint à leur égard. Selon la revendeuse, ces produits sont composés de feuilles, de graines, d’encens, de parfums, de perles pour les hanches, de bonbons, de suppositoires, de chewing-gums, etc. Elle affirme que ses produits sont très efficaces, naturels et sans conséquences négatives sur la santé sexuelle de ses clientes, surtout qu’elles reviennent la remercier. L’utilisation consiste en des infusions ou à porter les produits à ébullition avant de les boire et faire des toilettes intimes ou des bains de siège.
D’autres par contre sont employés comme de suppositoires ou sont introduits dans le sexe féminin afin de rétrécir les parois vaginales, de parfumer le vagin, afin de rendre l’acte sexuel agréable.
Alimata explique que ses produits proviennent du Mali et du Sénégal. Les prix varient de 500 F CFA à 7500 F CFA.
Quant à Kady, une autre revendeuse de ces produits à Bobo-Dioulasso, elle affirme qu’il y a parmi les “secrets de femmes” des plantes naturelles qui aident la femme à traiter des affections de son organe génital. Pour elle, les prix varient selon les revendeuses, car des produits sont vendus jusqu’à 40 000 F CFA.
Autopsie des “secrets de femmes”
D’après la docteure Josiane Ouédraogo, experte en santé sexuelle et reproductive, ces produits dont on ignore la composition chimique se présenteraient sous forme de poudre souvent appelée «tabac» ou de décoctions que l’on mettrait dans le vagin ou même que l’on absorberait … Parfois même il pourrait s’agir de senteurs diverses ou de substances naturelles/ chimiques qui auraient des vertus aphrodisiaques.
Ce qui pousse vers les “secrets de femmes”
Après un, deux, trois accouchements, le vagin peut se relâcher, explique la gynécologue Dr Ouédraogo Certaines femmes prennent ce prétexte qui est naturel pour aller vers ces produits. Il faut savoir que le vagin est un organe très sensible, capable de procurer du plaisir à l’homme comme à la femme lors de l’acte sexuel. Sa longueur moyenne est de 8 centimètres mais cette longueur peut varier (en cas d’excitation par exemple) et atteindre 12 cm.
Cependant, la taille du vagin n’influe pas totalement sur la qualité des rapports. Il est élastique mais aussi tonique, ce qui lui permet de s’adapter à la taille du pénis, en l’enserrant pour vous procurer beaucoup de plaisir. Au désir de resserrer le vagin s’ajoute l’envie de performances sexuelles, le besoin de résoudre les problèmes de foyers ou cacher une infidélité, etc.
Les dangers des “secrets de femmes”
L’experte en santé sexuelle et reproductive insiste sur la nécessite de savoir comment fonctionne le vagin. « Le vagin a un PH qu’il faut respecter. Ce PH permet de défendre le vagin des infections (il existe dans le vagin des germes qui nous défendent et on parle de flore vaginale, véritable armée de «soldats» qui le défendent). Si l’on y introduit des substances, on peut perturber cette flore et cela l’expose aux germes avec un risque d’infection sexuellement transmissible (IST). Un des germes appelé Human Papilloma Virus (HPV) peut même conduire au cancer du col de l’utérus. Les infections sexuellement transmises peuvent boucher les trompes avec comme conséquence une infertilité (difficulté d’avoir une grossesse et de porter un bébé).
De plus, ces produits, en contact direct avec le vagin, peuvent aussi être corrosifs et brûler les tissus du vagin. « Ne mettez pas dans votre vagin, ce que vous n’êtes pas prête à mettre dans votre bouche» martèle, quant à elle, Docteure Eliane Kaboré Kanyala, gynécologue à l’hôpital Yalgado Ouédraogo.
Certains produits entraînent la sécheresse vaginale pendant le rapport sexuel donnant une sensation d’étroitesse du vagin.
Aussi ces produits peuvent provoquer des ulcérations au niveau du vagin et une synéchie vaginale (accolement partiel ou complet des parois utérines).
Enfin, Docteur Toé avertit qu’au fur et à mesure qu’on utilise ces substances, cela réduit notre durée de vie, car elles provoquent une augmentation de la pression sanguine, ce qui pourrait conduire à un AVC (accident vasculaire cérébral).
Ce qu’il faut faire
A l’endroit des jeunes gens docteur Ouédraogo conseille ceci:
Un priapisme (érection permanente douloureuse) avec parfois des dégâts irréversibles
Si vous avez un souci quelconque dans ce domaine (faiblesse sexuelle, manque de plaisir sexuel etc…)
Consultez un médecin qui vous recevra au bureau, à l’abri des indiscrétions : il prendra son temps pour vous écouter, vous évaluera et vous donnera des conseils.
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